20 M$ pour le rattrapage scolaire en période de pandémie
Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a dévoilé lundi son «filet de sécurité» pour aider les élèves qui n’ont pas mis les pieds à l’école depuis la mi-mars à cause de la pandémie.
La rentrée se fera cette année dans un contexte «particulier» à cause des retards qui pourraient avoir été accumulés, en particulier pour les élèves qui étaient «déjà vulnérables et qui ont souffert peut-être encore plus de ces mois sans école», a reconnu le ministre Roberge.
Le financement additionnel permettra d’embaucher l’équivalent d’environ 350 enseignants, professionnels et de tuteurs de façon ponctuelle pour organiser des activités de récupération, d’aide aux devoirs ou pour aider les élèves en difficulté.
Les mesures qui seront mises en place varieront selon les écoles et les besoins des élèves.
Reste à voir si le milieu scolaire pourra procéder à ces embauches supplémentaires, alors que la pénurie était bien réelle dans certaines écoles avant la pandémie, ont souligné plusieurs intervenants.
Allégement bureaucratique
Québec met par ailleurs en place un «allégement bureaucratique» afin que toutes les sommes dédiées aux élèves en difficulté soient accessibles dès les premières semaines de la rentrée, un changement réclamé depuis des années qui vient «bousculer le statu quo», a affirmé le ministre Roberge.
Jusqu’à présent, un professionnel devait valider les besoins des élèves qui avaient été identifiés par les enseignants. Cette démarche pouvait représenter de 25 heures à 30 d’évaluation pour chaque élève, selon les directions d’école, si bien que les services n’étaient disponibles que plusieurs semaines après le début des classes.
L’abolition de cette étape de validation permettra aux professionnels de donner plus de 560 000 heures en services directs aux élèves, qui étaient auparavant consacrées à ces démarches administratives, selon Québec.
Cet assouplissement réclamé depuis des années dans le milieu scolaire a été accueilli avec soulagement par plusieurs. «Ça va vraiment faire une différence», lance Isabelle Gadbois, présidente de l’Association des orthopédagogues du Québec.
Accueil mitigé
De manière générale, les mesures annoncées par le ministre Roberge ont été bien reçues par les directions d’écoles, les centres de services scolaires et les représentants des comités de parents.
Les réactions sont toutefois plus mitigées dans les rangs des syndicats qui représentent les enseignants, où les investissements supplémentaires sont jugés insuffisants.
La somme de 20 millions $ représente seulement 6500$ par établissement, puisque le Québec compte environ 3000 écoles, indique la Fédération des syndicats de l’enseignement.
Même son de cloche de la part des partis d’opposition à l’Assemblée nationale et de la Coalition des parents d’enfants à besoins particuliers du Québec. «20 millions $ est un bon début, ceci dit la somme nous apparaît nettement insuffisante», a affirmé sa présidente, Bianca Nugent.